« L’homme dépravé trouve dans son infamie des plaisirs non moins intenses que l’honnête homme dans sa belle conduite. »
Sénèque : De la vie heureuse, 58 ap. J.-C.
Pour y parvenir, la courtisane Poppée ne recule devant aucun artifice. Maîtresse de l’empereur Néron, elle s’efforce d’écarter tous les obstacles qui jonchent l’accès au trône. Au prix d’une rupture avec son amant Othon, du suicide commandé du philosophe Sénèque et de la répudiation de l’impératrice Octavie, elle parvient à ses fins : Poppée épouse Néron. Et ce qui aurait pu n’être qu’un triomphe de l’amoralité devient, par la musique de Monteverdi, un hymne au désir tout puissant, une exaltation de l’humain enferré dans ses contradictions. Le dernier opéra du vieux maître est aussi le premier chef-d’œuvre du genre, d’une modernité inentamée malgré ses quatre siècles. Le voici vif comme au premier jour, dans une version de concert emmenée par Leonardo García Alarcón et Cappella Mediterranea.
Claudio Monteverdi (1567 – 1643)
Il Nerone, ossia l’incoronazione di poppea
Opéra en un prologue et trois actes
Livret de Giovani Francesco Busenello
Créé en 1642 au Teatro Santi Giovanni E Paolo de Venise
Version de Venise de 1650
Sophie Junker – Poppea
Nicolò Balducci – Nerone
Mariana Flores – Ottavia
Iestyn Davies – Ottone
Alex Rosen – Seneca
Marcel Beekman – Arnalta / Nutrice / Famigliare I
Lucía Martín-Cartón – Fortuna / Drusilla
Riccardo Romeo – Liberto / Soldato II
Julie Roset – Amore / Valetto
Laurence Kilsby – Lucano / Soldato I / Famigliare II
Yannis François – Littore / Famigliare III / Mercurio
Ensemble Cappella Mediterranea
Leonardo García Alarcón, Direction musicale