« Son premier atout, un diamant pur aux éclats constants, vient de la fosse, où la Cappella Mediterranea et son chef, Leonardo Garcia Alarcón, ont déployé leur art avec une virtuosité et un engagement rares. »
Rocco Zacheo dans Tribune de Genève
La question que pose Atys est simple : comment exprimer ce que nous ressentons ? La réponse n’est pas évidente, mais à notre époque définie par l’émotion à tout va, le style baroque nous enseigne que ce n’est qu’en vertu de la forme que les émotions acquièrent un véritable sens. Les danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre donnent corps à cette histoire de non-dits et de réticences. Et les chanteurs prêtent leur voix aux personnages en guerre contre la révélation de leurs propres sentiments. En tête d’une distribution de spécialistes baroques, la voix angélique d’Ana Quintans en Sangaride et le ténor percutant de Matthew Newlin dans le rôle-titre.
Tragédie en musique de Jean-Baptiste Lully
Livret de Philippe Quinault d’après Ovide
Créé à Saint-Germain-en-Laye en 1676
Pour la première fois au Grand Théâtre de Genève
Coproduction avec l’Opéra royal de Versailles
Intropéra 45 minutes avant chaque représentation
Durée de 2h55 avec entracte
Disque prévu pour novembre 2024.
Matthew Newlin, ténor – Atys
Giuseppina Bridelli, mezzo-soprano – Cybèle
Ana Quintans, soprano – Sangaride
Andreas Wolf, basse – Célénus
Michael Mofidian, basse – Idas / Phobétor
Gwendoline Blondeel, soprano – Doris / Iris
Lore Binon, soprano – Mélisse / Flore
Nicholas Scott, ténor – Le sommeil / Zéphyr
Valerio Contaldo, ténor – Morphée / Dieu de Fleuve
Luigi De Donato, basse – Le fleuve Sangar / Le Temps
Marta Fontanals-Simmons, mezzo-soprano – Melpomène
José Pazos, ténor – Phantase
Leonardo García Alarcón, Direction musicale
Angelin Preljocaj, Mise en scène et chorégraphie
Prune Nourry, Décors
Jeanne Vicérial, Costumes
Eric Soyer, Lumières
Gilles Rico, Dramaturgie
Alan Woodbridge, Direction des chœurs
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Cappella Mediterranea
Avec le soutien de Madame Aline Foriel-Destezet, mécène principale.
Famille Schoenlaub & Jacques et Iman de Saussure, mécènes de Cappella Mediterranea pour cette production.
Pour aller plus loin
Il y a quelque chose dans cet opéra qui mène à l’obsession. Louis XIV en était si épris qu’on l’entendait fredonner les airs lorsqu’il se promenait dans le palais. Exhumé par William Christie en 1987 avec la renaissance du baroque, plus personne n’osait approcher ce graal du répertoire de la pratique historique. L’intrigue mythologique de l’opéra, établie par le librettiste Phillippe Quinault, est pourtant assez simple. Tirée d’Ovide, elle raconte un quadrangle amoureux : le jeune Atys, prêtre de la déesse Cybèle, et Sangaride s’aiment, mais Sangaride doit épouser Idas, le roi de Phrygie, et Cybèle aime à son tour Atys. Les triangles amoureux impliquant des divinités ont tendance à se terminer particulièrement mal et celui-ci ne fait pas exception. Cybèle utilise ses pouvoirs pour qu’Atys tue Sangaride. Quand Atys réalise ce qu’il a fait, il se donne la mort.
Atys est un tournant, le premier opéra de son genre – la tragédie lyrique – à se terminer de façon… tragique. Comme les liaisons de Louis XIV étaient connues de toute la cour, le fait que ses personnages soient punis pour leurs désirs rend l’infatuation du roi pour Atys d’autant plus surprenante. Son mélange capiteux de sensualité et de rigueur est ce qui a attiré les gens, y compris le chorégraphe et ici aussi metteur en scène Angelin Preljocaj. L’artiste prolifique aime en effet explorer les univers les plus divers et tisser des liens entre aujourd’hui et hier, la tradition et la modernité, des éléments qui semblent, au premier abord, disparates. Il est rejoint à la scénographie par une artiste plus téméraire : dans sa pratique audacieuse et pluridisciplinaire – qui allie la conceptualisation de haut vol à la performance, à la photographie, à la vidéo et à la sculpture – la jeune plasticienne française Prune Nourry fait des déclarations incisives sur des questions allant de la politique du genre au dialogue interculturel. Sa scénographe pour cette production d’Atys sera sa première incursion sur la scène de l’opéra.
Le monde – « Atys » de Lully, histoire d’une métamorphose au Grand Théâtre de Genève
« La scène dernière ne sera que fureur et lamentations, nymphes des eaux et corybantes guerriersalternant rage et soupirs. Le corps d’Atys s’élève dans les airs, tandisque l’arbre transcendé de Prune Nourry épanouit son labyrinthe noueux de cordes, figurant dans l’espace, entre entrelacs et réseaux, la transmutation végétaled’un corps humain. Saisissant »
Marie-Aude Roux pour le Monde
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Le Figaro – Atys, Une métamorphose réussie
« Le chorégraphe Angelin Preljocaj, en complicité avec Leonardo Garcia Alarcon,signe sa première mise en scène d’opéra à Genève. Sa version contemporaine de l’œuvre de Lully dépasse les espérances. »
Ariane Bavelier pour Le Figaro
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Le Temps – Interview croisée de Leonardo García Alarcón et d’Angelin Preljocaj
« Chez nous, cela correspond au silence. Nous sommes frères absolus d’expression, entre musique et danse. La matière est là. Les notes et leur absence ou leur mise en résonance pour nous, les corps et leur déploiement dans l’espace pour eux. Tout est une question de traitement des émotions et de résistance. »
Leonardo García Alarcón
Découvrir l’interview sur Le Temps
Resmusica – À Genève, Atys, Un rêve d’Angelin Preljocaj
« C’est à un spectacle enchanteur sans mièvrerie auquel Angelin Preljocaj nous convie. Avec l’idée maîtresse d’associer ses chorégraphies si personnelles au déroulement de l’action, la vision scénique de prime abord déroutante bientôt conquiert l’espace scénique pour nous emporter dans un spectacle d’une grande qualité esthétique. Les chanteurs, respectant en grande partie les codes gestuels d’expression du chant baroque, se voient doublés à l’identique par les danseurs. Peu à peu, on assiste à un échange de gestes tantôt inspirés par les chanteurs, tantôt par les danseurs. Le tout en parfaite harmonie avec les mots du livret. D’éloignés de l’action du début, les danseurs se rapprochent insensiblement des chanteurs pour qu’en fin de spectacle, leur présence prenne part entière au drame. Que tout cela est beau, pensé, intelligent et inspirant. »
Jacques Schmitt pour Resmusica
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Olyrix – Atys pas comme les autres à Genève, Lully par Angelin Preljocaj
« Première mise en scène d’opéra signée par le chorégraphe Angelin Preljocaj, Atys de Lully fait ici figure d’OVNI, entre œuvre d’art contemporain et opéra, ré-inventant un langage des corps singulier. Une proposition soutenue par les forces de La Cappella Mediterranea et Leonardo García Alarcón. […] L’engagement de tous les chanteurs qui se coulent (selon leurs possibilités) dans la vision de Preljocaj est remarqué et salué. Matthew Newlin se donne tout entier pour incarner Atys, dansant avec un talent certain tout en jouant son rôle. »
Découvrir l’article d’Olyrix