« Orchestrer un spectacle fait de courts-circuits entre l’opéra-ballet de Rameau et des gestes, des attitudes et des danses de rue. Comment cette musique peut-elle mettre en mouvement les fantômes d’une autre époque, sculptés par d’autres histoires ? Chercher à relier la dimension incantatoire de la musique de Rameau à la portée cathartique de ces danses. Je souhaite partir de ces mouvements, qui, chacun à leur manière, racontent une minorité, une communauté, esquissent une entrée dans le monde par le geste, pour les dérégler peu à peu et leur faire rencontrer l’adaptation de la musique baroque de Leonardo García Alarcón. »
Bintou Dembélé
Les Indes Galantes – De la voix des âmes est une expérience artistique fusionnant l’opéra baroque de Jean-Philippe Rameau avec l’énergie brute du hip-hop et du krump, mise en scène et chorégraphiée par Bintou Dembélé.
Né de la rencontre entre Bintou Dembelé et Leonardo García Alarcón lors de la production des Indes Galantes à l’Opéra Bastille en 2019, et inspiré par la vision musicale novatrice du chef d’orchestre, ce concert chorégraphié transcende les frontières entre les genres musicaux et les formes d’expression corporelle.
En explorant les racines de la musique occidentale à travers les cultures populaires contemporaines, cette création révèle la pulsation universelle unissant musique et danse. La musique de Rameau y est portée par les deux ensembles de Leonardo García Alarcón, Cappella Mediterranea et le Chœur de chambre de Namur, ainsi que par une distribution de solistes de tout premier plan, tandis que les danseurs de hip-hop et de krump de la structure Rualité incarnent avec passion les émotions complexes et les rythmes irréguliers de l’âme humaine.
Les Indes Galantes – De la voix des âmes invite le public à plonger dans un tourbillon d’émotions, de mouvements et de sons, pour une expérience artistique inoubliable et profondément émouvante.
Opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau (extraits)
Livret Louis Fuzelier
Créé à Paris en 1735.
Julie Roset, soprano — Amour, Phani, Fatime, Zima
Ana Quintans, soprano — Hébé, Émilie, Zaïre, Atalide
Mathias Vidal, ténor — Valère, Don Carlos, Tacmas, Damon
Andreas Wolf, basse — Bellone, Osman, Huascar, Ali, Don Alvar
Leonardo García Alarcón, direction musicale
Bintou Dembélé, chorégraphie et mise en espace
Structure Rualité
Chœur de chambre de Namur
Cappella Mediterranea
Benjamin Nesme, lumières
Anaïs Durand Munyankindi, costumes
19h30
La Seine Musicale
Paris, France
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19h30
La Seine Musicale
Paris, France
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19h30
Teatro Real
Madrid, Espagne
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19h30
Teatro Real
Madrid, Espagne
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19h30
Teatro Real
Madrid, Espagne
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18h00
Teatro Real
Madrid, Espagne
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20h00
Auditorium de Lyon
Lyon, France
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20h00
The Grange Festival
Alresford, Royaume-Uni
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20h00
The Grange Festival
Alresford, Royaume-Uni
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20h00
The Grange Festival
Alresford, Royaume-Uni
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20h00
Theatro Municipal
São Paulo, Brésil
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17h00
Theatro Municipal
São Paulo, Brésil
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17h00
Theatro Municipal
São Paulo, Brésil
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20h00
Theatro Municipal
São Paulo, Brésil
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« Analyser les musiques savantes occidentales, essayer de comprendre leur origine grâce aux musiques populaires d’aujourd’hui, nous amène à prendre conscience que l’être humain a toujours vécu avec la musique et la danse : depuis que les parents bercent les nouveau-nés contre leur sein et que ceux-ci sentent le rythme de leur cœur à travers leur poitrine… On ignore qui a été premier de la musique ou de la danse et sans doute nous faudrait-il inventer un mot pour décrire le lien indéfectible qui les unit. C’est tout à la fois la pulsation de la vie et l’apprentissage de la mort. C’est le rite de l’existence qui nous permet de faire face à l’inconnu, à l’insaisissable qui entoure notre présence au monde : la musique et la danse nous relient à l’univers, ils nous permettent d’être là, de prendre part au grand concert, au grand ballet des étoiles, des planètes et des trous noirs qui se joue dans l’espace.
Il me semble que le baroque l’a bien compris mais pas seulement : il a également perçu qu’il y avait dans toute émotion humaine une asymétrie du rythme. Les émotions extrêmes telles que l’amour, la haine, la colère, la peur de la mort ou de l’abandon n’ont pas de rythme mesurable ni quantifiable. L’opéra consiste précisément en cette tentative utopique de faire coexister le rythme de la musique et de la danse avec ce rythme mystérieux et insaisissable, humain trop humain. À tel point que – pour pasticher Platon – nous pourrions dire qu’à l’opéra, l’émotion est la mesure de toute chose. Et c’est pourquoi nous aimons tant ce monde où tout nous échappe enfin et où nous perdons pied.
Ce sentiment n’est pas propre aux musiques savantes ou élitistes. La plupart des musiques populaires de la planète sont liées à ce sentiment baroque par la pulsion, par la puissance des paroles, du texte, de la tradition orale… C’est le pouvoir de toucher – par des moyens simples et directs – à ce qui est le fond même de toute existence humaine.
C’est ce que j’ai ressenti en observant pour la première fois Bintou Dembele travailler avec ses danseurs lors des Indes galantes à l’Opéra Bastille. Lorsque j’ai pris conscience que ces danseurs étaient en train de créer sous mes yeux comme si la musique et son compositeur étaient bien vivants, je me suis dit que nous étions en train de vivre un miracle. Le spectacle a été créé en 2019 avec le succès que nous connaissons. J’ai eu par la suite l’occasion d’en montrer des extraits partout à travers le monde, provoquant à chaque fois le même choc. Aussi ai-je mis un point d’honneur à poursuivre l’aventure, à proposer à Bintou de répéter les conditions de ce miracle en élaborant une forme inédite de “concert chorégraphique” une forme qui nous permettrait d’explorer librement la relation des danseurs aux chanteurs, de continuer à aimer et faire aimer ce lien inouï qui s’est tissé entre la danse et la musique. »
Leonardo García Alarcón
Une coproduction Cappella Mediterranea / Structure Rualité / CAV&MA
Avec la participation de la Seine Musicale, de la Maison de la Musique de Nanterre
Avec le soutien du CND Centre national de la danse, accueil en résidence
Spectacle inspiré des Indes Galantes monté à l’Opéra national de Paris en 2019