Cappella Mediteranea

Draghi, El Prometeo

Draghi, El Prometeo, Cappella Mediterranea

El Prometeo du compositeur italien Antonio Draghi est représenté pour la première fois depuis le 22 décembre 1669, sortant de l’ombre et complété (acte III) par le talentueux Leonardo García Alarcón pour l’Opéra de Dijon.

« Je crois que la qualité des deux premiers actes est trop grande et originale pour qu’on puisse laisser cette pièce dans l’oubli. J’ai donc composé tout le troisième acte, qui est le plus dramatique, pour que l’opéra puisse être donné dans une forme complète et je l’espère cohérente. Cela a été une expérience extraordinaire, une façon tout à fait inhabituelle d’entrer dans l’œuvre. Je n’imaginais pas à quel point, par exemple, le fait de composer pouvait modifier et approfondir la compréhension que l’on a d’un texte. Je veux dire par là que la musique que l’on a soi-même composée nous en apprend sur le texte lui-même. »

Leonardo García Alarcón

El Prometeo sauvé de l’oubli

El Prometeo du compositeur italien Antonio Draghi n’a jamais été représenté depuis le 22 décembre 1669 ! Écrit sur un livret en espagnol d’après une pièce de Calderón, il ne fut représenté que deux fois cette même année, à la Cour impériale de Vienne, pour les fêtes d’anniversaire de Marie-Anne d’Autriche, reine d’Espagne. C’est dans cette ville que subsiste aujourd’hui le seul exemplaire manuscrit de la partition. Et c’est ce manuscrit que Leonardo García Alarcón, qui s’est fait une spécialité et un devoir de rendre à la lumière les chefs-d’œuvre oubliés, est allé chercher pour le faire revivre, mettant ainsi à jour une sorte de chaînon manquant de l’Histoire de l’opéra entre la tradition lyrique vénitienne et celle qui régnera sur Vienne dans les siècles suivants.

Programme

Antonio Draghi & Leonardo García Alarcón, Musique
Antonio Draghi d’après Calderón, Livret

Nouvelle production de l’opéra de Dijon.

Distribution

Fabio Trümpy, ténor – Prometeo
Scott Conner, basse – Peleo
Mariana Flores, soprano – Tetis
Giuseppina Bridelli, mezzo-soprano – Nissea
Borja Quiza, baryton – Satyro
Zachary Wilder, ténor – Mercurio
Ana Quintans, soprano – Minerva
Kamil Ben Hsaïn Lachiri, baryton – Hercules
Raul Gimenez, ténor – Nereo
Anna Reinhold, mezzo-soprnao – Pandora
Alejandro Meerapfel, baryton – Jupiter
Lucia Martin Carton, soprano – Aracne

Daniel Alarcon, Rosabel Huguet, Anna Romaní, Danseurs
Thibaut Lenaerts, chef de chœur
Chœur de Chambre de Namur
Leonardo García Alarcón
, Direction Musicale
Cappella Mediterranea

Ricardo Sánchez Cuerda, décors
Jesús Ruiz, costumes
Albert Faura, lumières
Laurent Delvert, Mise en scène, d’après des esquisses de travail de Gustavo Tambascio

Le mot de Leonardo García Alarcón

Dans toute la musique du XVIIème siècle, b bien sûr, il faut toujours recréer à partir de la basse continue les cinq ou six voix – qui ne sont pas indiquées dans la partition – des instruments qui accompagnaient une ritournelle. Et Draghi donne également parfois quelques indications d’instrumentation. Mais dans El Prometeo, la gageure est plus grande, car si Draghi a très certainement composé le troisième acte, ce dernier a été perdu. Mais, puisque le livret de cet acte a lui été conservé, j’ai entrepris d’en réécrire totalement la musique. Je me suis immergé dans la musique de Draghi pour comprendre son style, les intervalles qu’il favorise, le type de mélodie qu’il compose, et le type de basse continue qu’il affectionne, pour tenter de faire une partition qui soit digne de lui. J’espère donc que ce troisième acte sera à la hauteur de sa musique, de ses intentions et de sa création !

Cette production est également pour moi l’occasion de travailler avec Gustavo Tambascio, un metteur en scène aux idées absolument uniques pour mettre en relation la mythologie, la musique baroque et l’actualité. Il a ainsi immédiatement vu le rapprochement qui pouvait être fait entre la figure de Prométhée et celle de Frankenstein, un rapprochement que Mary Shelley avait imitée elle-même en intitulant son récit Frankenstein ou le nouveau Prométhée.

C’est aussi pour moi l’occasion de diriger un opéra baroque en castillan, et de montrer à quel point cette langue que j’aime tant est une langue absolument musicale !

Extraits de presse

Olyrix

« Une complexité qui a certes l’intérêt de proposer une impressionnante richesse de caractères, notamment des moments musicaux touchants, bouleversants même lorsque Mercure enchaîne Prometeo sur la plainte « Ay de la vida », amplifiée par un chœur de « mortels affligés ». Une affliction rendue comme toute la partition, avec un orchestre de Cappella Mediterranea dirigé de main de maître par un Leonardo García Alarcón. La musique composée par ce dernier pour compléter la partition de Draghi est plus qu’à la hauteur de l’entreprise et est même globalement plus excitante et dramatique que celle de Draghi lui-même ! […] Dans la magnanimité divine, ce beau spectacle se referme, ressuscitant El Prometeo servi par une production de très grande qualité où chacun offre un enthousiasme perceptible pour servir cette recréation. » 
Joël Heuillon pour Olyrix
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Le monde

« L’auditorium de Dijon présente les 14 et 15 juin une rareté qui risque de faire du bruit : la résurrection d’El Prometeo, d’Antonio Draghi par Leonardo García Alarcón, celui-là même qui fut l’artisan de la success story d’Il Diluvio universale, oratorio de Michelangelo Falvetti érigé en chef-d’œuvre. À la clé, l’équipe gagnante du charismatique chef argentin dans un ouvrage en espagnol inspiré par Calderon et créé à Vienne en 1669 pour la reine d’Espagne, dont Leonardo García Alarcón a travaillé le manuscrit et reconstitué le dernier acte. De son côté, le metteur en scène Laurent Delvert s’est fait fort de parfaire le travail esquissé par Gustavo Tambascio, disparu en février dernier. Pour Leonardo García Alarcón et ses troupes, les premiers feux d’une entrée en résidence dijonnaise qui risque de tenir ses promesses. »
Marie-Aude Roux pour Le Monde
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ResMusica

« On avait découvert le chef argentin en archéologue de chefs-d’œuvre (Il Diluvio universale et Nabucco, de Michelangelo Falvetti). On le découvre ici en compositeur. La musique perdue du troisième acte de l’opéra de Draghi est entièrement de sa main. Une musique de la plus belle inspiration, plus d’un spectateur, même parmi les non informés, s’étant déclaré saisi par la troisième partie du spectacle. »
Jena-Luc Clairet pour ResMusica
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Archive

15 Juin 2018

20h00

Opéra de Dijon

Dijon, France

14 Juin 2018

20h00

Opéra de Dijon

Dijon, France