« La mise en scène est une pure merveille de vaudeville baroque, sans temps mort, si bien que les trois heures et demi que dure la soirée ne paraissent jamais longues ».
Christian Merlin pour Le Figaro.
Après Medea, de Cherubini, mémorable, Il Giasone alterne tragique et bouffonnerie sans rester fidèle à la légende mythologique. L’œuvre de Francesco Cavalli, créée au cours du carnaval vénitien, présente une mosaïque d’épisodes contrastés, riches en émotions musicales. L’ouvrage, le plus joué au XVIIè siècle, parle surtout des amours de Jason et Médée. La musique de Cavalli atteint une puissance d’évocation remarquable. La musica assujettit le drama, et Il Giasone représente le subtil équilibre entre le chant et le discours. Comique, tragique, « sur-naturel » se côtoient et s’interpénètrent. Les lamenti de Cavalli sont inégalables et représentent le climax de l’œuvre.
Dramma musicale en un prologue et 3 actes de Francesco Cavalli
Livret de Giacinto Andrea Cicognini.
Créé le 5 janvier 1649, Venise, Teatro San Cassiano.
Version remaniée par Leonardo García Alarcón.
Chanté en italien avec surtitres anglais et français.
Durée d’environ 3h30 avec entracte
Valer Sabadus, contre-ténor – Giasone
Kristina Hammarström, mezzo-soprano, Medea
Arianna Vendittelli, soprano – Isifile & Sole
Tara Berezhansky, basse – Ercole
Günes Gürle, baryton-basse – Besso
Raúl Giménez, ténor – Egeo
Alejandro Meerapfel, baryton – Oreste & Giove
Migran Agadzhanyan, ténor – Demo & Volano
Dominique Visse, contre-ténor – Delfa & Eolo
Mariana Flores, soprano – Alinda
Mary Feminear, soprano – Amore
Leonardo García Alarcón, Direction musicale
Serena Sinigaglia, Mise en scène
Ezio Toffolutti, Décors et costumes
Ezio Toffolutti et Simon Trottet, Lumière
« Cet ouvrage, qui conduit sans encombre l’auditeur du rire franc à l’émotion la plus prégnante (le « magnifique lamento désespéré de la reine Isifile au troisième acte, lorsqu’elle pense que Giasone est définitivement perdu pour elle au profit de la magicienne Medea), reste un modèle du genre : celui de l’opéra vénitien de la première moitié du 17ème siècle. Il mêle avec adresse, les fameux lamenti chers à Cavalli, les scènes de genre avec plusieurs personnages hauts en couleurs, le travestissement, de courts arie expressifs et de très belles scènes dédiées au sommeil et aux rêves. Les rebondissements se suivent et se percutent, l’amour retrouvant ses droits dans le cadre d’une fin animée et heureuse (lieto fine). »
José Pons pour Olyrix
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« Disons-le tout net: ce spectacle tout droit venu de Genève est l’un des plus enthousiasmants vus à Versailles depuis longtemps! On sait maintenant combien chaque production dirigée par Leonardo García Alarcón est un indiscutable gage de qualité, mais on se surprend chaque fois à se délecter de la justesse de la mise en place, de l’allant et de l’entrain insufflé aux interprètes réunis, sans parler de la constante joie de faire revivre ensemble une musique digne d’intérêt. »
Florent Coudeyrat pour ConcertoNet
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« Le pari de la truculence presqu’à outrance était risqué mais il est réussi tant le parti pris est maîtrisé, pas véritablement novateur dans la forme mais formidablement réalisé avec un rythme qui ne faiblit pas, et en fait solidement ancré dans le livret qui regorge de quiproquos, transpire la lascivité et les pulsions sans fard (Delfa, la nourrice lubrique de Dominique Visse mériterait des autels et des couronnes). Le ton burlesque principal laisse néanmoins la place à de belles respirations d’émotion et de poésie, dont la très aérienne scène du sommeil de Médée et Jason au troisième acte. […] Dans la fosse Leonardo Garcia Alarcón nous ravit une nouvelle fois à la tête de Capella Mediterranea par la plasticité, la richesse et la clarté de sa direction. Il offre ici une réalisation enthousiasmante, libre, foisonnante et colorée, avec des récitatifs d’une évidente fluidité, pleins d’esprit, de malice même. »
Philippe Carbonel pour Concert Classique
« Et pour plaire il faut amuser et titiller: au lieu de chanter l’épique conquête de la toison d’or, l’œuvre détaille l’embarras du passif Jason entre deux reines à qui il a donné des jumeaux et qui comptent bien ne pas en rester là. On rit beaucoup des situations cocasses imaginées, mais on est aussi ému par les touchants lamenti d’Isifile, la reine délaissée. »
Christophe Imperiali pour Le Courrier
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