Cappella Mediteranea

Peter Philips, Motets & Madrigaux

Célébré partout en Europe comme le plus grand compositeur anglais de son temps, Peter Philips a puisé aux différentes traditions musicales pour créer une œuvre encore méconnue d’une grande expressivité. Un disque qui transforme le silence en consonance, la consonance en émotion, l’émotion en couleur, la couleur en poésie.

« Entendre au-delà des notes… la Cappella Mediterranea y parvient avec une intelligence, un style, et un goût en tous points exemplaires »

Philippe Venturini, novembre 2008, Le monde de la musique

Une musique européenne du XVIIème siècle

Les historiens de la musique aiment faire des catégories, situer les compositeurs dans un mouvement stylistique, chercher leurs modèles, déterminer leurs influences; et quand un compositeur appartient à une nation, cela facilite leur tâche. Hélas! pour eux le cas de Peter Philips est bien complexe; celui qui ne manquait pas de rappeler son origine anglaise dans la publication de ses œuvres appartient bel et bien à un monde musical qui n’est pas typiquement celui de son pays d’origine. Compositeur aux influences diverses, pas assez «anglais» pour être anglais, trop «italien» pour être un bon représentant de la musique des Pays-Bas au début du XVIIe siècle il représente par sa richesse son siècle, période trouble de l’histoire européenne. Dans cette époque bouleversée par les conflits religieux Peter Philips apparait comme un véritable européen, puisant chez tous le meilleur et offrant aux oreilles de ses contemporains – et au ravissement des nôtres au XXIe siècle – une musique sincère, émouvante et vivante.

Distribution

Sortie en 2008 chez Ambronay édition

Leonardo García Alarcón, Purcell, Didon et Enée, Cappella Mediterranea

À propos

« Afin de rendre véritablement justice à la musique de Peter Philips, un long travail a donc été nécessaire et j’ai d’abord dû me contraindre à ne pas trop intellectualiser ma vision de cette musique afin de transmettre aux musiciens des sensations : il s’agissait de leur permettre de développer une perception nouvelle des intervalles «consonants» et de leur fonction dans le discours rhétorique madrigalesque. Au cours de ce travail, j’ai été particulièrement surpris par cette sensation d’ennui que provoque le manque de dissonances dans l’interprétation d’un madrigal. On ne peut pas, en effet, juger une œuvre de Piero della Francesca avec les yeux d’un Titien; de la même manière, les musiciens et moi ne pouvions pas comprendre et jouer l’œuvre de Peter Philips en conservant Monteverdi dans nos cœurs. Il nous a donc fallu opérer une sorte de purification de notre jugement esthétique, autrement dit un retour à l’émotion primitive de la consonance afin de commencer à lever le voile sur cette musique, qui nous passionne désormais.

Pour l’interprétation des motets de Philips dans ce disque, j’ai choisi de doubler chaque voix avec un instrument. De façon naturelle et intuitive, les instrumentistes ont alors commencé à exécuter des légères modifications du dessin mélodique de la partition originale, sans altérer la fluidité de la ligne. Tandis que les chanteurs ont généralement utilisé l’intensité du son comme principal moyen d’expression, les instruments effectuaient des diminutions, dans lesquelles ils faisaient varier la quantité de notes en fonction de l’accentuation du texte. « 

Leonardo García Alarcón

Nos partenaires

Cappella Mediterranea tient particulièrement à remercier Stéphanie de Failly et l’ensemble Clematis pour le soutien apporté à la réalisation de ce disque.