« Entendre au-delà des notes… la Cappella Mediterranea y parvient avec une intelligence, un style, et un goût en tous points exemplaires »
Philippe Venturini, novembre 2008, Le monde de la musique
« Afin de rendre véritablement justice à la musique de Peter Philips, un long travail a donc été nécessaire et j’ai d’abord dû me contraindre à ne pas trop intellectualiser ma vision de cette musique afin de transmettre aux musiciens des sensations : il s’agissait de leur permettre de développer une perception nouvelle des intervalles «consonants» et de leur fonction dans le discours rhétorique madrigalesque. Au cours de ce travail, j’ai été particulièrement surpris par cette sensation d’ennui que provoque le manque de dissonances dans l’interprétation d’un madrigal. On ne peut pas, en effet, juger une œuvre de Piero della Francesca avec les yeux d’un Titien; de la même manière, les musiciens et moi ne pouvions pas comprendre et jouer l’œuvre de Peter Philips en conservant Monteverdi dans nos cœurs. Il nous a donc fallu opérer une sorte de purification de notre jugement esthétique, autrement dit un retour à l’émotion primitive de la consonance afin de commencer à lever le voile sur cette musique, qui nous passionne désormais.
Pour l’interprétation des motets de Philips dans ce disque, j’ai choisi de doubler chaque voix avec un instrument. De façon naturelle et intuitive, les instrumentistes ont alors commencé à exécuter des légères modifications du dessin mélodique de la partition originale, sans altérer la fluidité de la ligne. Tandis que les chanteurs ont généralement utilisé l’intensité du son comme principal moyen d’expression, les instruments effectuaient des diminutions, dans lesquelles ils faisaient varier la quantité de notes en fonction de l’accentuation du texte. «
Leonardo García Alarcón
Cappella Mediterranea tient particulièrement à remercier Stéphanie de Failly et l’ensemble Clematis pour le soutien apporté à la réalisation de ce disque.