Cappella Mediteranea

Monteverdi – Piazzolla

Le madrigal et le tango, des musiques-sœurs qui font jaillir nostalgie, douleur, extase… Réunir Monteverdi et Piazzolla, voici bien l’audace des artistes singuliers de Cappella Mediterranea. Doués d’un même talent pour l’improvisation, ils nous entraînent vers les contrées rêvées de l’Ailleurs.

« Fruit de la rencontre entre le turbulent chef argentin, le virtuose du bandonéon William Sabatier, et Quito Gato au théorbe, à la guitare classique et électrique, « Una Utopia Argentina » est un feu d’artifice sonore qui vous procurera d’exceptionnelles sensations musicales. La prise de son est remarquable de précision et d’aération ; elle permet d’apprécier les volumes et les ambiances avec un sens hallucinant du réalisme. »

24 septembre 2012, Audiofédération

Un conversation entre genres et époques

À 350 ans d’intervalle, deux compositeurs qui ont bouleversé leur époque se rejoignent par l’audace et la fantaisie de Leonardo García Alarcón. Le temps s’arrête pour laisser place au rêve des deux compositeurs de créer de la musique en toute liberté, au service de l’émotion.

« Labyrinthes, quais morts, chemins sans direction et une seule possibilité pour en sortir : les miroirs qui, dans une progression successive, augmentent et déforment la réalité possible. Le temps cosmique, genèse et chaos, lumière et ténèbres, la divine forme humaine, mêlant le sang avec la rosée de l’aube. La parfaite géométrie de l’imparfait. Un arbre qui reste et atteste du microcosme miraculeux. La bataille a commencé. Des anges et des démons ont initié son pèlerinage, entre des nymphes et des enfants de la rue, entre Neptune et les fous, entre des consonances dissonantes et un contre point prédicateur. Chaque larme est un son, chaque échelle est un adieu. Des tangos et frottoles, des milongas et des madrigaux déchaînent un verdict imbattable. Une imagination du devenir. Une présomption de l’Apocalypse. Une mémoire de l’âme. » – Quito Gato

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Distribution

Sortie en 2012 chez Ambronay Editions

Monteverdi-Piazzolla, Cappella Mediterranea

À propos

« En ce qui me concerne, j’ai reçu une formation musicale classique mais toujours accompagnée d’art populaire, de folklore et de tango, grâce à mon environnement familial. C’est à 35 ans que j’ai découvert la musique ancienne, plus particulièrement baroque, quand j’ai tenu pour la première fois un luth entre mes mains. Une passion tardive qui m’attendait, sans aucun doute. C’est à cette époque que j’ai rencontré Leonardo. Nous étions dans des voies parallèles et cette rencontre a été très importante. Il m’a invité à travailler à ses côtés avec Cappella Mediterranea. Quand nous avons évoqué pour la première fois le projet Monteverdi-Piazzolla, j’ai immédiatement ressenti comme un privilège la tâche qui consistait à établir un dialogue esthétique entre deux périodes si distantes en apparence mais qui, en mon for intérieur, me semblent si proches. Ces deux compositeurs sont des novateurs majeurs, des créateurs qui signent un changement d’époque, qui marquent l’avenir de l’esthétique musicale. »

Quito Gato

 » Le tango ressemble, en ce qui me concerne, à un patrimoine émotionnel qui évoquerait la perteengendrée par le départ, un oubli, une nostalgie. Ce sont des choses dont on ne parle pas quand on estau pays. Je pourrais même dire que les compositeurs, les madrigalistes du début du 17esiècle, sont plusproches du tango que les musiciens du 18esiècle qui donnaient tant d’importance à la forme et moinsau contenu émotionnel du texte. Le madrigal, le tango, sont desaffetti(des émotions) qui dictent desformes musicales. C’est aussi pour cela qu’il m’a paru si évident de les associer, indépendamment du faitque l’énergie de la musique de Monteverdi est similaire à celle de Piazzolla. On peut les travailler avecla même liberté, en se laissant conduire par ses émotions.

L’autre aspect, très libérateur du point de vue du métier de musicien «classique», c’est de prendreconscience de la manière dont une musique évolue d’une génération à une autre. Mon grand-pèrechantait du tango, la génération de mon père s’est passionnée pour le rock, je fais de la musiqueancienne en ayant hérité de tout cela. En trente ans seulement, tout a déjà radicalement changé.Dans ce contexte, comment peut-on interpréter de la musique du17e, du 18esiècle? Que sait-on dela gestuelle des interprètes d’alors, dont on sait très peu, si ce n’est que c’est une question cruciale?L’interprète de musique ancienne est à la fois immergé dans un monde de codes et de signes à déchif-frer, et dans une solitude immense, car il ne pourra jamais savoir si son interprétation est juste. »

Léonardo García Alarcón

Nos partenaires

Cappella Mediterranea est coproducteur de ce disque et bénéficie du soutien de la Fondation Orange et de la Région Rhône-Alpes.

Ambronay Editions remercie l’Opéra de Reims d’avoir mis à disposition sa salle pour les prises de vue.