« Fruit de la rencontre entre le turbulent chef argentin, le virtuose du bandonéon William Sabatier, et Quito Gato au théorbe, à la guitare classique et électrique, « Una Utopia Argentina » est un feu d’artifice sonore qui vous procurera d’exceptionnelles sensations musicales. La prise de son est remarquable de précision et d’aération ; elle permet d’apprécier les volumes et les ambiances avec un sens hallucinant du réalisme. »
24 septembre 2012, Audiofédération
« En ce qui me concerne, j’ai reçu une formation musicale classique mais toujours accompagnée d’art populaire, de folklore et de tango, grâce à mon environnement familial. C’est à 35 ans que j’ai découvert la musique ancienne, plus particulièrement baroque, quand j’ai tenu pour la première fois un luth entre mes mains. Une passion tardive qui m’attendait, sans aucun doute. C’est à cette époque que j’ai rencontré Leonardo. Nous étions dans des voies parallèles et cette rencontre a été très importante. Il m’a invité à travailler à ses côtés avec Cappella Mediterranea. Quand nous avons évoqué pour la première fois le projet Monteverdi-Piazzolla, j’ai immédiatement ressenti comme un privilège la tâche qui consistait à établir un dialogue esthétique entre deux périodes si distantes en apparence mais qui, en mon for intérieur, me semblent si proches. Ces deux compositeurs sont des novateurs majeurs, des créateurs qui signent un changement d’époque, qui marquent l’avenir de l’esthétique musicale. »
Quito Gato
» Le tango ressemble, en ce qui me concerne, à un patrimoine émotionnel qui évoquerait la perteengendrée par le départ, un oubli, une nostalgie. Ce sont des choses dont on ne parle pas quand on estau pays. Je pourrais même dire que les compositeurs, les madrigalistes du début du 17esiècle, sont plusproches du tango que les musiciens du 18esiècle qui donnaient tant d’importance à la forme et moinsau contenu émotionnel du texte. Le madrigal, le tango, sont desaffetti(des émotions) qui dictent desformes musicales. C’est aussi pour cela qu’il m’a paru si évident de les associer, indépendamment du faitque l’énergie de la musique de Monteverdi est similaire à celle de Piazzolla. On peut les travailler avecla même liberté, en se laissant conduire par ses émotions.
L’autre aspect, très libérateur du point de vue du métier de musicien «classique», c’est de prendreconscience de la manière dont une musique évolue d’une génération à une autre. Mon grand-pèrechantait du tango, la génération de mon père s’est passionnée pour le rock, je fais de la musiqueancienne en ayant hérité de tout cela. En trente ans seulement, tout a déjà radicalement changé.Dans ce contexte, comment peut-on interpréter de la musique du17e, du 18esiècle? Que sait-on dela gestuelle des interprètes d’alors, dont on sait très peu, si ce n’est que c’est une question cruciale?L’interprète de musique ancienne est à la fois immergé dans un monde de codes et de signes à déchif-frer, et dans une solitude immense, car il ne pourra jamais savoir si son interprétation est juste. »
Léonardo García Alarcón
Cappella Mediterranea est coproducteur de ce disque et bénéficie du soutien de la Fondation Orange et de la Région Rhône-Alpes.
Ambronay Editions remercie l’Opéra de Reims d’avoir mis à disposition sa salle pour les prises de vue.