Cappella Mediteranea

Lully, Motets

« SIRE,
Entre tous mes Ouvrages, voicy ceux que je doy particulièrement offrir à Vostre Majesté. Il vous a plû, Sire, de m’honorer d’une Charge qui m’a fait un devoir indispensable de composer ces Concerts sacrez que la Musique de Vostre Chambre & celle de Vostre Chapelle jointes ensemble, ont accoustumé en des jours solemnels de faire retentir au milieu des saintes Cérémonies. Vous m’avez commis le soin de vous faire entendre ces Cantiques que l’Église a choisis pour chanter sur la terre les mesmes loüanges que l’on chante dans le Ciel ; Vous avez approuvé la manière dont j’ay tâché d’en observer les admirables expressions ; Vous en avez trouvé l’harmonie assez touchante pour souffrir qu’elle contribuë à entretenir le zèle qui vous anime lors qu’avec une piété si digne d’un Roy très-Chrestien […]. Quelle satisfaction pour moy, d’avoir servy à faire esclater par des chants nouveaux les actions de grâces que la France a esté si souvent obligée de rendre au Dieu des Armées pour le succez de vos estonnantes Entreprises, & pour les félicitez de Vostre Règne ! […] »

Extrait d’une lettre de Jean-Baptiste Lully au Roi Louis XIV

Emblème du grand siècle

Bien que Lully n’occupât jamais de charge à la Chapelle du roi, son influence sur le développement du grand motet, si emblématique du Grand Siècle, fut décisive. Il composa pour les grandes cérémonies de la cour des motets d’apparat célébrant la gloire de Dieu et celle du roi. Des nombreuses funérailles royales, celles de la reine Marie-Thérèse en 1683 comptent parmi les plus grandioses. Le Dies iræ et le De profundis de Lully y furent donnés. Mais son motet le plus célèbre est sans conteste son Te Deum, qui retentit pour la première fois en 1677 et qui devint le favori du roi. En 1687, Lully le dirige encore une fois mais il se frappe violemment le pied de la lourde canne qui lui sert à battre la mesure. La blessure s’infecte, emportant le surintendant le 22 mars. Tragique destin pour celui qui sut traduire la gloire la plus éclatante mais aussi toute l’angoisse de la mort dans une même grandeur*… Une grandeur théâtrale qui caractérise cette version enregistrée à la Chapelle Royale du Château de Versailles. Lully est à l’honneur en 2019, à l’occasion du 350ème anniversaire de l’Académie Royale de Musique dont il fut le directeur de 1672 à sa mort. (*d’après T. Leconte, CMBV)

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Distribution

Coproduction Centre de musique baroque de Versailles et CAV&MA.

Sortie le 16 août 2018 chez Alpha classics – collection Château de Versailles
92 minutes

Leonardo García Alarcón, Vespro de la beata Vergine, Monteverdi, Dortmund, Cappella Mediterranea

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