Cappella Mediteranea

Monteverdi, Lettera Amorosa

Après le succès de l’album consacré à Francesco Cavalli, voici à nouveau ces interprètes dans un programme entièrement consacré aux œuvres a voce sola de Claudio Monteverdi, entre le célèbre Lamento d’Ariana et le sublime (et moins connu) Voglio da vita uscir… Mariana Flores incarne ici les plus émouvantes personnalités de ce répertoire montéverdien.

Monteverdi a voce sola

Si, par son œuvre, Claudio Monteverdi n’a cessé d’affirmer – et ce, jusqu’au Huitième Livre de madrigaux, édité à la fin de sa vie, en 1638 – que la musique polyphonique n’avait pas perdu de son efficacité dramatique, il fut aussi celui qui confirma de façon indiscutable la force inégalable de la monodie accompagnée, dès lors qu’il fallait exprimer les sentiments les plus subtils de l’âme et les ressentis du corps.

« Avec la Lettera amorosa qui donne son titre à l’album, ça commence fort : ce madrigal issu du Septième Livre est l’un des plus célèbres de Monteverdi, où liberté est laissée par le compositeur à l’interprète de « chanter sans battue de mesure », de déclamer à son rythme, de dramatiser à sa guise. » – Gérard Pangon Pour Musikzen

Distribution

Sortie en 2018 chez Ricercar – Durée 1h05

Constellation, La Cité Bleue, Leonardo García Alarcón, Cappella Mediterranea

À propos

« La voce sola, associée au soutien de la basse continue, est apparue dans le Cinquième Livre de madrigaux (1605) ; ce sont là les premières traces de l’emploi de la monodie accompagnée dans l’œuvre de Claudio Monteverdi. Deux ans plus tard, en 1607, son Orfeo est créé à Mantoue ; par rapport à tous ses prédécesseurs, ceux qui, à Florence principalement, ont inventé le recitar cantandoet ont imaginé des pièces de théâtre entièrement chantées (les Euridice de Peri et Caccini, en 1600), le maître de chapelle du duc de Mantoue s’impose avec une maestria impressionnante. Non seulement il a tout compris, mais surtout, il sublime ces premières œuvres du genre, que l’on considère finalement comme des projets préparatoires ; il arrive à polir le matériel encore assez brut, à le faire vibrer, à le faire refléter la lumière. […]

Dans toutes les parties de L’Orfeo qui sont écrites selon le principe de la monodie accompagnée, Monteverdi a utilisé toutes les facettes de cet art subtil du recitar cantando. Certes, il s’agit bien de « réciter en chantant », mais l’expression des passions ne peut se contenter de ce seul principe ; il faut aussi que la ligne s’assouplisse pour devenir ce que l’on nommera « aria ». Ainsi se développeront deux genres principaux : le récitatif, qui fait avancer l’action, et l’air, qui permet d’exprimer les sentiments. Et entre les deux se trouvent, en ce début du XVIIe siècle, de nombreux genres intermédiaires. Tous ces genres se retrouvent dans le répertoire a voce sola dispersé dans plusieurs sources éditées ou manuscrites d’œuvres de Claudio Monteverdi et réparties dans les années qui suivent la création de L’Orfeo. »

Jérôme Lejeune

Extraits de presse

Musikzen

« Avec la Lettera amorosa qui donne son titre à l’album, ça commence fort : ce madrigal issu du Septième Livre est l’un des plus célèbres de Monteverdi, où liberté est laissée par le compositeur à l’interprète de « chanter sans battue de mesure », de déclamer à son rythme, de dramatiser à sa guise. Caractéristique du « genre représentatif » adopté par Monteverdi dans ses derniers madrigaux, il est moins destiné à être chanté qu’à être vécu comme une petite pièce de théâtre, et Mariana Flores y excelle : joli timbre, voix chaude, soupirs maîtrisés, elle fait, sans excès, ressentir tous les élans de cette lettre d’amour qui lui a été adressée. Le reste de cet enregistrement est de la même eau, avec quelques tubes monteverdiens (Lamento d’AriannaLamento della Ninfa) autant de pièces « a voce sola » qui mettent l’accent sur le génie de Monteverdi à construire la musique à partir des mots pour mieux faire naître l’émotion. A cet égard, le Lamento della Ninfa est tout aussi significatif : soutenues par une basse ostinato, les plaintes sont d’autant plus touchantes. Enfin, sublime raffinement, cet album rassemble des airs suffisamment variés dans les rythmes comme dans les voix (voce solaromanesca a due sopranicanzonette pour deux ténors et une basse) pour constituer un splendide florilège du style Monteverdi. »
Gérard Pangon pour Musikzen
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Resmusica

« En guise d’introduction, la mélodie quasi parlée de la Lettera amorosa a voce sola in genere rappresentativo inspire un subtil clair-obscur aux musiciens. S’enchaîne la spontanéité franche de la chanteuse dans un extrait du septième livre de madrigaux, Ohimé, dov’è il moi ben, pris dans un tempo plus rapide qu’à l’accoutumé que ces quatre couplets sur une basse de la romanesca, duo où la voix de Mariana Flores fusionne élégamment avec celle de la brillante Julie Roset. Vive et contrastée, l’expressivité exacerbée des interprètes s’affirme dans le monologue d’Ottavia extrait de L’Incoronazione di Poppea, la déclamation assumant pleinement une certaine liberté, toujours au grès de la signification du texte. »
Charlotte Saulneron pour ResMusica
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