Cappella Mediteranea

Giorgi, Ave Maria

« La musique de Giorgi et de ses contemporains est une étape indispensable à la connaissance des trésors que les Chapelles romaines renferment et dont la découverte conduit à une meilleure vision de l’histoire de l’écriture contrapuntique au XVIIIème siècle à Rome. C’est cette musique qui a exercé une si grande influence sur des compositeurs comme Haendel, Vivaldi ou encore Haydn et Mozart. J’espère sincèrement que ce premier disque consacré à Giovanni Giorgi contribuera à la reconnaissance de l’un des plus grands maîtres de la musique occidentale. »

Leonardo García Alarcón

Splendeurs de la polyphonie romaine

C’est à un compositeur totalement ignoré qu’est consacré cet enregistrement. On se sait rien de sa date de naissance, ni de son origine. En 1719, Giorgi occupe le poste de Maître de chapelle de Saint-Jean-de-Latran à Rome. C’est à Lisbonne qu’il termine sa carrière, où il décède en 1762. La découverte de sa musique a été un véritable coup de foudre pour le jeune chef Argentin Leonardo García-Alarcón qui, en plus de Clematis et de Cappella Mediterranea, dirige le Choeur de Chambre de Namur. La musique de Giorgi a conservé de nombreuses caractéristiques de la polyphonie de la Renaissance, dont l’usage de la polychoralité et les effets madrigalesques. Mais ces éléments archaïsants sont mis au service d’une musique luxuriante aux harmonies nouvelles. Autour d’une Messe concertante avec solistes et instruments, ce programme regroupe plusieurs motets empruntés à l’immense production de Giorgi, dont un très émouvant Ave Maria qui donne son titre à cet enregistrement.

Ce programme a été crée au Festival de la Chaise-Dieu en août 2010.

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Distribution

Sortie en 2011 chez Ricercar

Splendeurs de la polyphonie romaine, Leonardo García Alarcón, Chœur de Chambre de Namur ou Accentus, Cappella Mediterranea

À propos

On connaît très peu de la vie du compositeur Giovanni Giorgi et presque rien de sa formation professionnelle et artistique. Giorgi pourrait être un des héritiers de la pratique du contrepoint, notamment de la pratique polychorale qui était répandue à Venise à l’époque de Lotti, et qui avait été transmise à ce dernier par Giovanni Legrenzi dont il avait été l’élève. Il faut savoir aussi qu’après les expériences des Gabrieli la musique polychorale continua à être pratiquée à Saint Marc jusqu’au début du XIX siècle. Etonnamment on connaît très peu de choses sur Claudio Monteverdi, mais on lit des témoignages musicaux très précieux à son sujet dans les ouvrages imprimés et manuscrits de Giovanni Rovetta, Francesco Cavalli, Natale Monferrato, Giovanni Legrenzi et Antonio Lotti, et même des témoignages plus tardifs de Baldassarre Galuppi et Ferdinando Bertoni. En effet le style musical de Giorgi est plus affin au style vénitien de Lotti qu’au style romain: il s’agit d’une musique au penchant liturgique, très caractérisée par un sens général de paisible fluidité et de«euphonie», qui toutefois se sert aussi de procédés chromatiques qui ne sont jamais exagérés, de vagues dissonances et d’un usage prudent et sensible de la modulation. Contrairement à d’autres compositeurs qui lui sont contemporaines, Giorgi au moment de l’écoute, tout en étant un très bon contrapuntiste, ne révèle aucune exagération ou sévérité scolastique et ne s’abandonne pas à la tentation d’utiliser les délicates techniques du contrepoint comme exhibition volontairement savante ou compliquée.

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