Leonardo García Alarcón retrouve Ambronay Éditions avec un Dido and Æneas capté sur le vif à la tête d’une troupe de jeunes chanteurs doués d’une rare vitalité. Son interprétation toute en suavité s’est attachée aux liens entre Angleterre et Espagne. Entre les innovations de Purcell et la révolution monteverdienne, Carthage n’est plus si loin. Le jeune chef argentin « au talent époustouflant » (Télérama) fait chanter « la douceur des neuvièmes, la colère des quartes, la perspicace audace d’une seconde » (Leonardo Garcia Alarcón). Un monde de couleurs s’épanouit ainsi dans cette version chamarrée, vivante, et ancrée dans notre temps. (Ambyronay Editions)
Le premier opéra anglais
Dido and Æneas est une œuvre exceptionnelle à bien des égards. On sait en effet qu’il s’agit d’une des seules compositions scéniques anglaises apparentée au genre « opéra » de l’époque baroque. Opéra de chambre, il voit le jour en privé, dans l’ombre d’un collège de jeunes filles. Prévu pour un cadre d’amateurs, Dido brille par la modération de ses moyens : distribution exclusivement féminine, absence de virtuosité vocale, effectifs instrumentaux réduits aux seules cordes, élaboration contrapuntique modérée des chœurs.
» […] À de nombreux égards, c’est une interprétation idéale du chef-d’oeuvre de Purcell, avec des voix jeunes, une petit ensemble instumental, des tempos enjoués et des textures transparentes. La musique est si bien emmenée par Leonardo García Alarcón que les actes s’enchaînent avec une grande fluidité. » Nicholas Kenyon, 3 octobre 2010, The Guardian
Dido and Æneas fut représenté pour la première fois en 1689 à la Boarding School for Girls, à Chelsea, un quartier de Londres. Purcell jouait lui-même du clavecin et les élèves du pensionnat exécutaient les danses que le compositeur avait rajoutées à l’opéra.
C’est la seule œuvre de Henry Purcell réellement considérée comme un opéra baroque, les autres (The Fairy Queen, King Arthur, etc.) étant plutôt des semi-opéras ou des masks destinés à être joués au théâtre. Par la forme, Didon et Énée s’apparente au Vénus et Adonis de John Blow, bien introduit à la cour de Charles II d’Angleterre. Pour cette raison, les musicologues pensent que Didon et Enée fut composé pour le roi, mais jamais représenté devant lui du fait de sa mort précoce en 1685.