« Une Passion de Bach en période pascale, qu’importe que l’on soit croyant ou non pourvu qu’on soit mélomane, est une tradition spirituelle que La Seine Musicale maintient saison après saison. Vous pensiez justement être au fait de Bach et de ses Passions ? Nous aussi – mais avec Leonardo García Alarcón et en quelques minutes de conversation intense, c’est tout soudain une autre aventure qui se profile : un chemin de crête sur des cimes où l’air est plus vif.«
Didier Lamare
« Ce fut un véritable choc. Un moment musical, spirituel, humain, d’une rare force. Pour la première fois de sa vie de chef d’orchestre, Leonardo García Alarcón dirigeait l’œuvre qui lui est la plus proche, la plus intime. »
Marc Dumont pour Première Loge
Vraisemblablement écrite pour le Vendredi Saint de l’année 1727, la Passion selon Saint Matthieu conte l’histoire des derniers jours du Christ tels qu’ils sont rapportés par le premier évangile. Musique liturgique, donc, mais qui, repensée par Bach en une architecture savante, devient un véritable opéra sacré, dans lequel le compositeur ne néglige aucun des moyens théâtraux à sa disposition pour toucher son auditoire. La variété et la beauté suffocante des airs, les trésors d’intelligence dramatique prodigués par Bach, la synthèse prodigieuse des styles et des genres en une unité supérieure et l’élévation spirituelle continue qui la parcourt font de cette œuvre une expérience bouleversante et, littéralement, édifiante. Avec le sens du théâtre de Leonardo García Alarcón, les couleurs de Cappella Mediterranea, la ferveur du Chœur de Chambre de Namur et une distribution de premier ordre, un concert qui promet d’exceptionnels moments de grâce et d’envol.
Jean Sebastien BACH
La Passion selon Saint Matthieu BWV 244
« Vivre une représentation de LA passion par excellence est toujours un moment très particulier, saisis que nous sommes par l’infinie beauté de la partition comme par l’histoire sombre et fondatrice. Le choc éclatait dès les premières notes. Aucun tempo mesuré, introspectif, aucune tendance à la déploration ou au beau son pour lui-même. Mais une sonorité ample, large d’un orchestre d’une quarantaine de musiciens, disposés en deux ensembles, bien différenciés, côte à côte et dont le chef joue tour à tour l’opposition ou le dialogue. Et surtout, une direction qui nous empoigne immédiatement, nous met au cœur d’une tragédie, violente. Car cette passion est une tragédie au sens fort : la fin, la mort, y est annoncée dès le début. Et ce vaste portique chorale qui ouvre la St Matthieu devient un cri de refus, de révolte face à l’inéluctable. Il y a une totale dramatisation du discours musical et tous les instruments sont emportés par cet élan de rage. C’est un Bach qui avance dans l’urgence d’un temps déchiré, dans l’opulence d’un orchestre si riche en contrastes et en détails. »
Marc Dumont pour Première Loge
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« Profitant de la richesse que peut offrir l’Auditorium Patrick Devedjian à La Seine Musicale, tant acoustiquement qu’en matière de dispositions, Leonardo García Alarcón propose donc d’amplifier cette idée du compositeur en plaçant les chœurs à différents endroits de la scène et de la salle. Il en ressort une multitude d’expériences sonores, suscitant surprise et émotion. Les entrées et les sorties ont également été minutieusement travaillées pour que jamais le discours global de l’œuvre ne soit rompu, ni même vraiment perturbé. […]
La direction de Leonardo García Alarcón se montre fidèle à ses habitudes : active sans superflu, attentive sur tous les plans sans tomber dans la précipitation bien au contraire pour maîtriser l’union des différents ensembles spatialisés avec son contrepoint parfois complexe (le tout en affichant une humilité patente au service de la musique). Le travail effectué avec le Chœur de chambre de Namur et le Chœur de l’Opéra de Dijon allie homogénéité et synchronisation très précise malgré les distances et les isolements. Quelques légères aspérités subsistent à mesure que les artistes du chœur s’approchent des auditeurs mais même l’aria de tempête dompte les courants en suivant les gestes amples et précis : ramenant à bon port et même vers un havre de paix avec quelques interventions angéliques en solistes d’artistes du chœur, clairs, présents et phrasés. »
Emmanuel Deroeux pour Olyrix
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20h00
Seine Musicale
Boulogne Billancourt, France
20h00
Auditorium de l'Opéra de Dijon
Dijon, France