Leonardo García Alarcón livre sa première composition de grande envergure, un oratorio qui s’inspire de l’Évangile de Judas, dont le papyrus du IIIe siècle a été retrouvé en Égypte dans les années 1970. Cet évangile écarté dès les premiers temps de l’Église réhabilite Judas pour en faire l’apôtre préféré de Jésus. Il est celui qui trahit non par intérêt mais pour libérer le Christ de son enveloppe charnelle.
Profitant de cet éclairage nouveau sur un genre qui a traversé l’histoire de la musique, Leonardo García Alarcón crée une œuvre synthèse de ses inspirations, de Bach à son Argentine natale. Aidé par son complice Marco Sabbatini, dramaturge et Professeur à l’Université de Genève, ils font ensemble une large place aux femmes dans l’adaptation du livret de cet évangile.
La Passione di Gesù
overo Il Vangelo di Giuda
Musique : Leonardo García Alarcón
Livret : Marco Sabbatini
Durée environ 2h30 avec entracte
Andreas Wolf, basse – Gesù
Mariana Flores, soprano – Miriam di Màgdala (Maria Maddalena)
Ana Quintans, soprano / Sophie Junker, soprano (festival de Saint-Denis & Namur 2023) – Maria
Julie Roset, soprano / Elisaveta Sveshnikova, soprano (Namur 2023) – L’Angelo
Valerio Contaldo, ténor – Yehudah (Giuda)
Victor Sicard, baryton basse – Pietro
Leonardo García Alarcón, direction
Cappella Mediterranea
Chœur en corps, CRR93, direction Marie Joubinaux
Chœur de Chambre de Namur
« Je souhaite depuis très longtemps composer une pièce qui puisse être la synthèse de toutes mes expériences du contrepoint de la Renaissance et du Baroque, comme chef, comme interprète, mais aussi comme improvisateur et compositeur. Pouvoir réaliser cette composition aujourd’hui, dans un langage contemporain qui puise aussi quelques sources dans les partitions des Passions de 1530 à nos jours, est pour moi un grand défi. C’est entouré de très grands musiciens qui pourront nourrir mon imagination que j’entreprends de le relever.
J’ai décidé d’appeler cette œuvre La Passione di Gesù, sur un livret en italien que j’ai confié à Marco Sabbatini. Elle est écrite sur l’Évangile apocryphe de Judas, conservé à la Fondation Martin Bodmer de Genève. Cet évangile m’a convaincu dès sa première lecture par son approche très profonde de la figure de Judas dans la vie de Jésus dont il était si proche et de son rôle décisif pour l’accomplissement de la parole. Dans ce livret, j’avais aussi envie d’évoquer la relation de Jésus avec Marie Madeleine et sa place comme disciple parmi tous les autres, en tant que femme ; de représenter la Vierge Marie avec toute sa force lors de la Passion de son fils, comme une personnalité qui dirige et guide les autres.
Au sein de Cappella Mediterranea, j’ai associé des personnalités qui excellent dans leur instrument pour donner à cette Passion un grand relief instrumental aux voix. C’est pour cela aussi que j’ai décidé de mélanger et de réunir des instruments anciens avec des instruments modernes et de cette manière, pouvoir travailler avec une matière, avec des timbres anachroniques pour créer un monde sonore que j’imagine déjà mais que j’aimerais expérimenter et entendre pour la première fois de ma vie.
À travers ma composition, mon intention est de réaliser une fresque des émotions humaines qui fasse écho aux musiques sacrées que l’on a entendu de la Renaissance jusqu’à nos jours, mais avec un langage qui m’est propre. Le partager avec des chanteurs et des musiciens exceptionnels et mes ensembles Cappella Mediterranea et le Chœur de Chambre de Namur dans des lieux qui me sont si chers : l’abbatiale d’Ambronay et le Victoria Hall de Genève, est l’un de mes grands rêves d’artiste en passe de se réaliser. »
Leonardo García Alarcón
Cette création a été rendue possible grâce au soutien d’Anne Geisendorf et d’Henrike Heegaard et bénéficie du mécénat d’une fondation familiale suisse.
20h30
Festival de Saint-Denis
Saint-Denis
19h00
Grand Manège
Namur
17h00
Victoria Hall
Genève
20h30
Festival d'Ambronay
AMbronay