Cappella Mediteranea

Haendel, Alcina

Alcina, Nancy, Leonardo García Alarcón, Cappella Mediterranea

Londres, 1735 : après une année terrible pendant laquelle Haendel se voit contesté sur ses propres terres lyriques londoniennes par une troupe soutenue par le propre fils du Roi  – et où règnent deux virtuoses de la nouvelle école italienne, Porpora et le castrat Farinelli -, Alcina marque le grand retour du compositeur saxon au firmament de l’opéra et lui fait prendre une revanche éclatante sur ses concurrents. Éclatante tant d’un point de vue artistique – l’opéra est un des plus réussis du compositeur – que commercial, puisque l’œuvre totalisera le chiffre remarquable de 23 représentations. 

“Alcina est une figure qui permet de mettre en scène l’ambivalence émotionnelle, très appréciée à l’époque baroque. Elle fascine. C’est à la fois la beauté incarnée, et , si on la regarde de plus près, un monstre. Nous avons beaucoup travaillé sur cette ambiguïté et la façon dont elle passe de la beauté à la décrépitude, dans le livret comme dans la musique”.

Leonardo García Alarcón, propos recueillis par Sophie Barenne pour Opération

Un opéra fantastique

Tiré du Roland furieux de l’Arioste, Alcina met en scène l’amante et guerrière Bradamante qui, masquée sous les traits du chevalier Ricciardo, vient sortir celui qu’elle aime, Roger, des griffes amoureuses de la fée maléfique Alcina. Circulation continue et multiforme des désirs — Oronte aime Morgane, qui aime Ricciardo, qui en réalité est Bradamante et aime d’un véritable amour Roger, qui lui-même aime d’un amour fallace Alcina —, retournements amoureux et découverte progressive et initiatique de ses sentiments réels et profonds sont au cœur d’un opéra qui fait la part belle au fantastique et au merveilleux. Et réussit la gageure, à travers un des personnages musicalement les mieux servis du compositeur, à nous faire partager la passion impérieuse, l’ire, le désespoir et l’abattement dans la défaite d’une sorcière amoureuse dont les sortilèges se déploient jusque dans le souvenir qu’elle nous laisse.

Programme

Musique Georg Friedrich Haendel

Livret anonyme d’après Alcina delusa da Ruggiero d’Antonio Marchi, inspirée de Orlando furioso de Ludovico Ariosto

Durée 3h45 avec entracte
Spectacle en italien, surtitré en français.
Créé à Covent Garden, Londres, le 16 avril 1735

Conférence 1h avant le début du spectacle (gratuit, sur présentation du billet).

Coproduction
Opéra national du Rhin, Opéra national de Lorraine, Opéra de Dijon.

Distribution

Kristina Mkhitaryan, soprano – Alcina
Suzanne Jerosme, sorpano – Morgana
Kangmin Justin Kim, contre-ténor – Ruggiero
Beth Taylor, mezzo-soprano – Bradamante
Trystan Llŷr Griffiths, ténor – Oronte
Leonard Bernad, basse – Melisso
Elisabeth Boudreaut, soprano – Oberto

Cappella Mediterranea
Leonardo García Alarcón
, Direction musicale
Fabián Schofrin, Assistant à la direction musicale

Serena Sinigaglia, Mise en scène
Daniela Arrigoni, Assistanat à la mise en scène
Edoardo Sanchi, Décors
Katarina Vukcevic, Costumes
Alessandro Verazzi, Lumières
Luca Scarzella, Vidéo

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