À Propos
Tragédie en musique de Jean-Baptiste Lully
Livret de Philippe Quinault d’après Ovide
Créé à Saint-Germain-en-Laye en 1676
Pour la première fois au Grand Théâtre de Genève
Coproduction avec l’Opéra royal de Versailles
Grand Théâtre de Genève
entrée de Lully au répértoire du Grand Théâtre de Genève.
27 février 2022 – 19h30
1, 3, 8, 10 mars 2022 – 19h30
6 mars 2022 – 15h
Autour d'Atys
- Apéropéra 3.2.2022
- Conférence 23.2.2022
- Atelier public 26.2.2022
- En coulisse 6.3.2022
- Brunch 13.3.2022
Opéra royal de Versailles
19 mars 2022 – 19h
20 mars 2022 – 15h
22 & 23 mars 2022 – 20h
DISTRIBUTION
Direction musicale Leonardo García Alarcón
Mise en scène et chorégraphie Angelin Preljocaj
Décors Prune Nourry
Costumes Jeanne Vicérial
Lumières Eric Soyer
Dramaturgie Gilles Rico
Direction des chœurs Alan Woodbridge
Atys Matthew Newlin
Cybèle Giuseppina Bridelli
Sangaride Ana Quintans
Célénus Andreas Wolf
Idas / Phobétor Michael Mofidian
Doris / Iris Gwendoline Blondeel
Mélisse / Flore Lore Binon
Le sommeil / Zéphyr Nicholas Scott
Morphée / Dieu de Fleuve Valerio Contaldo
Le fleuve Sangar / Le Temps Luigi De Donato
Melpomène Marta Fontanals-Simmons
Phantase José Pazos
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Cappella Mediterranea
Intropéra 45 minutes avant chaque représentation
AVEC LE SOUTIEN DE
MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET MÉCÈNE PRINCIPALE
STIFTUNG USINE
FAMILLE SCHOENLAUB & JACQUES ET IMAN DE SAUSSURE, MÉCÈNES DE CAPPELLA MEDITERRANEA POUR CETTE PRODUCTION
MIRABAUD
Poursuivant l’exploration de l’opéra-ballet commencée avec Les Indes galantes il y a déjà deux saisons, le Grand Théâtre et Leonardo García Alarcón à la tête de sa Cappella Mediterranea, s’attribuent les services d’Angelin Preljocaj, la figure de proue de la chorégraphie française, pour mettre en scène Atys, ce chef-d’œuvre quelque peu oublié du grand Lully. Il y a quelque chose dans cet opéra qui mène à l’obsession. Louis XIV en était si épris qu’on l’entendait fredonner les airs lorsqu’il se promenait dans le palais. Exhumé par William Christie en 1987 avec la renaissance du baroque, plus personne n’osait approcher ce graal du répertoire de la pratique historique. L’intrigue mythologique de l’opéra, établie par le librettiste Phillippe Quinault, est pourtant assez simple. Tirée d’Ovide, elle raconte un quadrangle amoureux : le jeune Atys, prêtre de la déesse Cybèle, et Sangaride s’aiment, mais Sangaride doit épouser Idas, le roi de Phrygie, et Cybèle aime à son tour Atys. Les triangles amoureux impliquant des divinités ont tendance à se terminer particulièrement mal et celui-ci ne fait pas exception. Cybèle utilise ses pouvoirs pour qu’Atys tue Sangaride. Quand Atys réalise ce qu’il a fait, il se donne la mort.
Atys est un tournant, le premier opéra de son genre – la tragédie lyrique – à se terminer de façon… tragique. Comme les liaisons de Louis XIV étaient connues de toute la cour, le fait que ses personnages soient punis pour leurs désirs rend l’infatuation du roi pour Atys d’autant plus surprenante. Son mélange capiteux de sensualité et de rigueur est ce qui a attiré les gens, y compris le chorégraphe et ici aussi metteur en scène Angelin Preljocaj. L’artiste prolifique aime en effet explorer les univers les plus divers et tisser des liens entre aujourd’hui et hier, la tradition et la modernité, des éléments qui semblent, au premier abord, disparates. Il est rejoint à la scénographie par une artiste plus téméraire : dans sa pratique audacieuse et pluridisciplinaire – qui allie la conceptualisation de haut vol à la performance, à la photographie, à la vidéo et à la sculpture – la jeune plasticienne française Prune Nourry fait des déclarations incisives sur des questions allant de la politique du genre au dialogue interculturel. Sa scénographe pour cette production d’Atys sera sa première incursion sur la scène de l’opéra.
La question que pose Atys est simple : comment exprimer ce que nous ressentons ? La réponse n’est pas évidente, mais à notre époque définie par l’émotion à tout va, le style baroque nous enseigne que ce n’est qu’en vertu de la forme que les émotions acquièrent un véritable sens. Les danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre donneront corps à cette histoire de non-dits et de réticences. Et les chanteurs prêteront leur voix aux personnages en guerre contre la révélation de leurs propres sentiments. En tête d’une distribution de spécialistes baroques, la voix angélique d’Ana Quintans en Sangaride et le ténor percutant de Matthew Newlin dans le rôle-titre.