À Propos
L’ouverture du Théâtre de San Cassiano à Venise en 1637 est l’un des événements majeurs de l’histoire de l’opéra. On quitte les cercles privés de cours aristocratiques et ecclésiastiques et l’opéra devient un spectacle populaire ouvert à tous. Les protagonistes de ces nouveaux opéras représentent donc toutes le catégories sociales qui constituent ce public. En fait, ils doivent pouvoir se retrouver sur scène. Les Dieux ne sont plus les seuls à faire la loi, ils sont concurrencés par les Vices et les Vertus qui font la morale dans les Prologues. Les héros sont roi, impératrice, dictateur, courtisane, mais aussi nourrice, valet, soldat, philosophe, et surtout amants et amantes. Tous, quels qu’ils soient, nous sont sympathiques, ou antipathiques ; tous sont glorifiés, tous sont ridiculisés. C’est à ce théâtre humain que nous convient ces opéras, un théâtre qui se joue entre le comique et le tragique. Francesco Cavalli, avec ses vingt-sept opéras conservés, nous offre une version passionnante de ce théâtre de la vie. Un seul fil conducteur réunit les extraits puisés par Leonardo Garcia Alarcon dans chacun d’entre eux : l’expression des passions humaines. Elles y sont toutes de la candeur à l’extase , de la joie à la colère, de la passion amoureuse (et son expression érotique et sensuelle) au désespoir. Cela va d’une scène de séduction où Vénus invite son amant à palper son corps à un ensemble où tous les protagonistes espèrent retrouver la quiétude de la vie après la mort de l’odieux séducteur Eliogabalo qui, un peu comme le sera un certain Don Giovanni, séduit autant qu’il ne provoque le dégoût. Un programme passionnant qui constitue un apport nouveau dans la connaissance des opéras de Cavalli et qui permet de dévoiler une partie du mystère qui entoure encore ses oeuvres.
Jérôme Lejeune, le directeur artistique de Ricercar, vous dit tout sur la genèse de ce projet ici!